Proposition de nouveau système électorale par concentration pyramidale

070830_47_640Dans un billet précédent (voir en-dessous ou cliquer là) je décrivais la Bataille des Reines d'alpage et me demandais si ce mode d'élection, par élimination successive des candidats, ne pouvait pas être appliqué aux élections humaines franchouillardes. Poussons le raisonnement (volontiers provocateur) un peu plus loin, essayons de faire un parallèle.
Il y a plusieurs composantes dans la bataille des reines (ces points ont été fort bien analysés par Stéphane Haefliger dans son opuscule "Le pays où les vaches sont Reines" (cliquer pour en savoir plus) :
- L'éleveur
- le syndicat de financement de l'éleveur
- le troupeau
- la reine
IMG_6786 1000- l'alpage (un troupeau d'une éleveur peut être réparti sur plusieurs alpages)
- le spectacle, la fête 
- le public
- le combat

Faisons le rapprochement :
- le parti politique <=> l'éleveur
- le financement (état + donateurs) <=> le syndicat de financement de l'éleveur
- les partisans encartés, les militants <=> le troupeau
- la reine <=> le candidat
- la circonscription de départ <=> l'alpage
- le spectacle, la fête <=> la journée électorale
- le public <=> les habitants, le public, les électeurs
- le combat <=> le débat

Certains points sont confondants de vraisemblance :

071114 270- les partis politiques ont tous leur "écurie" de candidats. Certains responsables ont d'ailleurs poussé l'image assez loin (Hervé Morin, François Bayrou - cliquez sur les noms pour trouver l'info)

090902 medefUE09 054 Eric Woerth- Le financement des partis est à peu près aussi inégal que le financement des élevages, et aussi opaque parce qu'on le vaut bien (veau ?)

- "Les français sont des veaux !" acrobatie syllaptique de Charles De Gaulle aurait tendance à mêler les deux catégories "troupeau" et "public", ce qui n'est pas faux : le troupeau est issu du public... ont peut entendre que certains militants ont l'impression d'être "cocus", donc de porter des cornes... je vous laisse trouver les références que vous désirez du coté de PS, Les Verts, MoDem, UDF, Nouveau Centre, UMP, ça ne manque pas !

- La Reine (le candidat élu) : il n'est qu'à voir l'attitude de certaine Présidente de région ou Député pour trouver la comparaison édifiante !

- Les circonscriptions de départs sont aussi inégales que les alpages : étendue, population, qualité de l'herbe (pardon : possibilité d'emploi), etc. Un parti est présent dans plusieurs circonscription, un éleveur dans plusieurs alpages, certaines circonscriptions sont négociés, les alpages aussi, etc. Je me permettrais toutefois une critique : en France, on a tendance à m"langer joyeusement les circonscriptions électorales législatives et exécutives, et les candidats ont tendance à avoir un parcours qui les fait mêler les deux; par exemple maire (exécutif local), député (législatif), député-maire (cumulard), conseiller général (exécutif) sénateur (législatif) voir même les trois : juge (judiciaire), conseiller (exécutif) et député européen (législatif). Mon raisonnement s'applique uniquement à la chaîne "exécutif" : conseiller municipal, maire, conseiller général, conseiller régional, président.

- la journée électorale devrait redevenir ce qu'elle fut par le passé : une grande fête républicaine, avec un grand spectacle donné par les candidats et les élus !

- les électeurs se sont vu confisquer depuis bien longtemps une influence décisive sur les scrutins nationaux : ils sont au spectacle et ne votent que de manière partisane. Le monde agricole a compris depuis bien longtemps que ce n'est pas le public qui doit reconnaître les meilleurs bétails, mais les bêtes elles-mêmes ou des critères objectifs. Alors assumons pleinement cette dérive autocratique : on ne vote plus, comme ça on n'est plus embêté. Je sens que ça choque un peu, alors gardons le vote quand même, mais je ne suis pas certain que ce soit efficace : si toute les vaches peuvent être candidates au sein d'un alpage, par la suite, seules celles qui ont gagné peuvent poursuivre le parcours.

- le combat pour savoir qui est le meilleur (ou la meilleur) : Pourquoi limiter ce duel à l'entre-deux tours alors qu'on sait qu'il est décisif dans le processus électoral ? Souvenez vous en 2002 : M. Jacques Chirac refuse le débat avec M. Jean-Marie Le Pen (video ici), mais est réélu avec un score... africain parce qu'il est soutenu par un pacte républicain (alliance de troupeaux). En 2007, le débat entre Mme Ségolène Royal et M. Nicolas Sarkozy (vidéo ici) a fait basculer vers le candidat UMP les indécis qui lui ont apporté la victoire, etc. Provoquer des combats (pardon, des débats) dès la plus petite circonscription, puis de proche en proche dans des circonscriptions de plus en plus grandes aurait à mon avis plusieurs avantages : un entraînement progressif de la vache (pardon, du candidat) ; une prise en charge de de territoires de plus en plus grands, donc de problématiques progressivement de plus en plus complexes ; la certitude que ceux qui atteignent les fonctions suprêmes ont été réellement formés par l'expérience et le contact avec leurs aînés : le débat permanent dans l'arène (il y a forcément toujours un combat quelque part) ; etc...

Et...  Comment se dérouleraient ces débats ? Qui arbitrerait ? Appliquons le principe des combats de reines :
Dans un champ clos, tous les candidats doivent s'opposer deux par deux, en respectant les règles du débat démocratique (voir ici un exemple de telles règles qui fonctionne plutôt bien dans les Cafés-Citoyens de l'Imprévu...) : un jury (Conseil constitutionnel par exemple) vérifie que la charte est correctement appliqué et compte les points :
IMG_6727A Pinson- 0 pour refus de débat, non présentation, sortie de l'arène, non respect des règles, mauvaise foi avérée
- 1 pour défaite reconnue de bonne foi
- 2 pour match nul : les 2 candidats reconnaissent le nul, ou limite de temps atteinte sans départage. L'an dernier, à Argentière, il y a eu deux reines ex-eaquoPinson (voir photo ici) et Tina.
- 3 pour une victoire.

Est proclamé élu celui ou celle qui a le plus de points, sans autre forme de procès. En cas d'égalité, pas de départage, mais 2 ex-eaquo qui devront se partager la fonction briguée (phénomène de cohabitation, comme celui que nous avons connu depuis MM Mitterand et Chirac en 1986).
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Crédits photos : FVZ sur Flickr

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