Faire 8100 repas durant le confinement CoViD19, et les distribuer à ceux qui ont faim

Du 15 mars au 11 mai 2020, ce fut le confinement strict, puis à partir du 11 mai un
dé-confinement progressif. Durant cette période où beaucoup de choses se sont arrêtées, les plus démunis ont doublement souffert : Confinement en hôtels réquisitionnés, et absence des cuisines collectives, fermées pour cause de coronavirus.
Des groupes de personnes se sont réveillées et ont agis à mesure de leurs moyens. Grâce leur soit rendue ! Il y eu, entre autres :
  • Le collectif "Les Ravitailleurs", dès début avril 2020, à l'initiative de Pol Maire, pour la fédération de cuisiniers qui fabriquaient de 20 à 50 repas par jour chez eux, et ont, au 28 juillet, fabriqué  54095 repas.
  • Le collectif d'associations " Cap Solidarité - le collectif", à l'initiative de CAPSAAA et de Au Dela Des Murs, qui, en mars, distribuait déjà des paniers de denrées puis a étendu et augmenté son offre jusqu'à distribuer 400 repas par jour, et 900 paniers de denrées à Paris, Bobigny et Vitry, ainsi qu'aux alentours.
  • Les Grands Voisins, qui, au plus fort du confinement, distribuaient 500 repas par jour, alors que leur capacité de production est de 300. Ils étaient livrés pour le complément par notamment Les Ravitailleurs, cité plus haut.
et puis, il y eu un élan de personnes, dont des habitants de Paris XIV, qui sont venues se greffer sur cette dynamique.

Au plus fort, une vingtaine de personnes qui venaient nous aider, avec leur sac de courses, en disant : "Tiens j'ai acheté ça, on en a besoin". Qui a vidé son armoire à épices, suite à mon appel, qui apporte un kilo d'aïl, qui un kilo de patates, qui cinq cageots de radis et cinq cageots de rhubarbe  ("vous en ferez bien quelque chose !"). Merci à Adrienne, Agnès, Bashir (Bob), Carole, Céleste, Clara, Cyrielle, David, Emmanuel (Manu), Erik, Florence, Hervé, Karim, Katia, Louis, Luis Manuel (Manu), Marius, Martine, Mélanie, Minata, Mohammed (Big Momo), Monsserrat, Mouss, Patrick, Philippine, Raphaël, Ryadh, Simon, Sophia, Stéphanie, Sylvain, Sylvia, Sylvie, Timour, Yacine et ceux qui sont intervenus de manière discrète à travers leur organisation (association ou entreprise).

Maintenant, voyons ce qui a été fait :

Nous avons fait des plats préparés depuis le 28 avril 2020, en quantité croissante. En effet, nos bénéficiaires n'ont pas de cuisine à leur disposition (hôtels réquisitionnés par le 115 – Samu Social, et associations d'entraide assurant la distribution).

Les hôtels et centres d'hébergement d'urgence ne sont pas toujours à Paris :

Les hôtels de banlieue sont généralement moins chers à la nuitée. Nos plats sont distribués principalement à Paris 14ème, et à partir des deux plateformes logistiques, Vitry-sur-Seine (94) et Bobigny (93). Entre le 28 avril et le 2 juillet 2020, nous avons produit 8100 repas.

Un plat/repas fait environ 450g, il est souvent composé de céréale ou pomme de terre (60%), de légumineuse (20%), de légumes en sauce (20%). Les protéines sont apportées par la légumineuse ou par un apport dans la sauce (animal, donné ; ou œuf, acheté). Un grand succès fut un riz biryani aux lentilles mélangées (ne cherchez pas la recette, c'est une invention liée aux produits disponibles).

Notre aventure a eu cinq "saisons" :

  • Première saison, cuisine domestique, du 28/4 au 12/5.
    Moyenne : 50.
    Cumul : 747. Record quotidien : 78 repas.
  • Seconde saison, cuisine de la brasserie "La Place", du 12 au 24/5.
    Moyenne : 120.
    Cumul : 1775. Record quotidien : 196 repas.
  • Troisième saison, cuisine-école du Centre d'Animation Montparnasse, du 24/5 au 3/6.
    Moyenne : 180.
    Cumul : 1525. Record quotidien : 302.
  • Quatrième saison, cuisine AFPP du complexe sportif Emile Anthoine, du 11 au 21/6.
    Moyenne : 250.
    Cumul : 2300. Record : : 437 à deux cuisiniers, un commis.
  • Cinquième saison, ESAT à Colombes, production visée 220 par jour.
    Moyenne : 220. Cumul : 1100 repas.

Durant les saisons 1 à 4, nous avions un flux entrant, de livraisons de denrées, 2 à 3 fois par semaine, et un flux sortant, les barquettes repas, quotidien. Pour la saison 5, la logique est calée sur celle de "Les Ravitailleurs" : Un coursier apporte les ingrédients le jour J pour production J+1, et repart avec la production de J-1.

Nous sommes plusieurs équipes à produire des repas, mais ici nous exposons ce qui est fait par l'équipe de Paris XIV. Les denrées sont soit glanées, soit données, soit achetées.

Saison 2 à 4, les cuisiniers étaient deux ou trois chaque jour, parmi : Bob, Hervé, François, Yacine (les records ont été fait à deux). Les bénévoles qui font la mise en boîte arrivaient vers 13h, et étaient deux ou trois chaque jour, en tournant.

La maraude de départ des produits passait vers 16h, à 16h30 les lieux étaient libérés, ménage fait. Au total l'équipe saison 1 à 4 a impliqué environ 27 personnes.

Pour information, nous sommes plusieurs lieux à produire de la nourriture, dont des restaurants. Mais ces restaurant ne travaillent pas le week-end, donc nous tentons de les compenser ces jours là (d'où les records de production). Au total, le besoin identifié est de plus de 400 plats par jour, auxquels s'ajoute les distributions de denrées (900 par jour à partir des deux plateformes).

Depuis le 16 juin, la demande a changée, nous distribuons plus auprès des clandestins, et moins auprès des "pauvres reconnus", les associations ou organismes spécialisés ayant repris leur activité.

Durant les saisons 1 à 4, tous les intervenants étaient bénévoles (revenus : RSA, chômage partiel, pôle emploi ou retraite). Ils étaient nourris sur place. Les cuisiniers sont professionnels. Pour la saison 5 nous changeons de dimension, avec une production à Colombes, dans un ESAT avec une capacité de production supérieure à 200 plats par jour.


Depuis juillet, notre collectif, dont l'activité est en suspens, se structure en une association, l'Amicale de la place du banc, pour être capable de réagir rapidement à un résurgence de l'épidémie.

En savoir plus sur facebook :

A propos des dons de denrées alimentaires

Epluchage du matin
A tous nos généreux donateurs : Avoir des produits de base pour faire de la cuisine, c'est bien, c'est super, ça permet d'avancer, de fournir. Nous sommes dans un pays avec une immense culture gastronomique, puisque nous avons intégré celle des autres dans beaucoup de cas.
Ce que je voudrais, c'est que nos plats distribués aient du goût, et soient beaux, ne soit pas simplement de la nourriture.

Pour cela, il nous faut, à nous cuisiniers bénévoles, des épices, des aromatiques (thym, laurier, origan, etc.), des alliaceae (aïl, oignons, poireau, ciboulette, etc.), des apiaceae (persil, coriandre, etc.), bref, des trucs sympas dont nous n'avons pas besoin en très grande quantité, mais qui permettent d'avoir des plats appétants.
Quand vous nous offrez 5 kg de pommes de terres, c'est cool, ça fait 30 plats. Mais quand vous nous offrez 5 kg d'oignons, ça permettra d'améliorer 100 plats. Et un kg d'ail, 120. Et 100 g de curry, 100 plats directement.
Au passage, les épices sont porteurs d'une culture, c'est aussi une forme de signature.
Spaghetti, sauce curry, grana padona

Voila, c'est tout, merci encore pour ce que vous faites déjà, c'est juste une remontée de terrain non pas pour faire plus, mais pour faire mieux.
Si vous voulez participer à cette "cuisine populaire", des liens (les collectifs auxquels je participe) :
- Les Ravitailleurs
- CAPSAAA-Paris,
- Au delà des murs
- #CapSolidarité



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Mise à jour du 2/5/2020 : Merci à Béatrice d'avoir pré-payé un kilo d'aïl chez le maraîcher !
Mise à jour du 3/5/2020 : Merci à Murielle d'avoir vidé son armoire à épices !


L'hôpital de Paris Saint-Joseph a besoin de tous ! Sur-blouses à fabriquer, appel à bénévoles

L'Hôpital de Paris Saint-Joseph a demandé des volontaires pour fabriquer des sur-blouses pour le personnel soignant le 6 avril dernier. Cette demande est toujours d'actualité :

"Comme tous les établissements alentours, nous faisons appel à l'aide de nos concitoyens pour confectionner des sur-blouses pour protéger les soignants prenant en charge les patients covid les fournisseurs se retrouvant dans l'incapacité (comme vous avez dû l'entendre j'imagine ces jours-ci dans les médias), de répondre à la demande des hôpitaux.
Cette demande est toujours absolument d'actualité pour préserver la santé des soignants qui accueillent au quotidien nos concitoyen malades.
N'hésitez pas à revenir vers moi en cas de besoin
Bien cordialement
Cyrille Bertin, Coordonnateur Paramédical Adjoint,Responsable du parcours patient au bloc opératoire, Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph
cbertin [at] hpsj.fr "

Même si vous ne pouvez pas faire, au moins faites passer s'il vous plait.

Le patron d'orgine des sur-blouses est ici :  https://dl.orangedox.com/blouses mais le site est un peu lent (voir les FAQ ci-dessous).
__________________________

Questions fréquentes (et réponses) :Quelques informations provenant de M. Bertin, coordinateur de l'opération à Saint-Joseph

  • Où sont les patrons de sur-blouses ?
    Les patrons de sur-blouses sont disponibles en cliquant sur les liens ci-après (l'illustration est un .jpg, difficile à agrandir proprement) : Versions pdf (167Ko) ou jpeg (54Ko).
  • Comment se procurer le tissus ?
    L'hôpital organise des collectes de draps. Le tissu requis est coton 100%. En pratique nous recommandons l'utilisation de draps de lit répondant aux critères de traitement du linge hospitalier (lavable à 95°C).
  • Est-ce défrayé, si ce n'est rémunéré ?
    Nous faisons appel à l'aide bénévole de nos concitoyens, nous avons passé des commandes qui sont bloquées à l'étranger. Nous avons donc des besoins très urgents pour nous permettre de couvrir la durée jusqu'à leur réception. Aujourd'hui l'aide de nos voisins et voisines s'avère être la meilleure chance pour nous de protéger rapidement nos soignants. En revanche, nous pouvons fournir le tissu et l'élastique que nous parvenons à collecter au fur et à mesure.
  • Peux t'on signer ses œuvres (mention "offert par xxx" ou autre ) ?
    Oui, s'il s'agit de motif fait par couture ou d'un motif brodé (en évitant la face avant de la blouse pour des raisons d'hygiène) (nous déconseillons une signature au marqueur qui peut laisser penser aux patients que le matériel que nous utilisons ne serait pas propre).
  • Quel est le contact à Saint-Joseph ? 
    Monsieur Cyrille Bertin, coordonnateur Paramédical Adjoint, responsable du parcours patient au bloc opératoire, Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph
    Courriel : cbertin[at]hpsj.fr (remplacer [at] par ce qu'il faut).

Quelques liens utiles :


Comment transformer des bouchons en roues de fauteuils ?


Que se passe t'il après que j'ai déposé un bouchon dans l'urne de CAPSAAA ?


Je dépose un bouchon dans l'urne, et après ?
Tout d'abord, comme je ne suis pas le seul à le faire l'urne se remplie tranquillement. Lorsqu'elle est pleine, elle contient environ 10kg de bouchons en plastique dur.
Le responsable local de l'urne fait alors deux actions : Il vide l'urne dans un sac (ou sort le sac réceptacle), pour que je puisse continuer à apporter mes bouchons, et téléphone à son contact privilégié à CAPSAAA pour indiquer qu'il a un sac plein.
Suivant la capacité de stockage du lieu, il faut venir rapidement (ou pas) pour récupérer la collecte.
CAPSAAA reçoit ces appels et organise une tournée de ramassage, ou profite du déplacement d'un de ses véhicules pour passer récupérer le stock de bouchons.
Le responsable local a terminé son action sur ce lot.

Les bouchons sont maintenant dans les véhicules de CAPSAAA.
Il faut alors tout rapporter dans un seul véhicule, éventuellement en utilisant un local technique comme stock tampon.
Admettons qu'un véhicule puisse être chargé correctement. Par exemple, 10 m3 de bouchons représentent environ 500 kg de bouchons, soit 50 sacs. Le camion va alors déposer ses bouchons au centre de recyclage de Lemon Tri, notre partenaire.

Les sacs sont déchargés dans des chariots grillagés, qui passent sur une balance industrielle. Lemon Tri délivre à CAPSAAA un bon de livraison qui mentionne la masse déposée.
CAPSAAA a terminé son action sur cette livraison.

Lemon Tri va alors vider les sacs dans sa nettoyeuse. Les sacs réutilisables sont mis de coté et redonnés à CAPSAAA à l'occasion de la prochaine livraison. Les sacs non réutilisables sont recyclés de manière ad-hoc.
Les bouchons, une fois propres et triés, sont alors remis sur le marché des matières premières.
Lemon Tri a terminé son travail sur les bouchons.

Comment les bouchons, en plastique dur, se transforment en roues et en fauteuils de sport, en métal ?


Il n'y a pas de lien direct ! Lemon Tri achète les bouchons à CAPSAAA au prix du marché des matières (quelques centaines d'Euros la tonne), et, en fin d'année, abonde la collecte réalisée. Ces fonds sont versés à CAPSAAA qui peut alors acheter le matériel sportif mentionné sur l'urne.

Par ailleurs, LemonTri est partenaire de CAPSAAA, et spécialisé dans le recyclage. Certaines des machines de récupération de bouteilles en plastique déposées dans des supérettes parisiennes sont dédiées à CAPSAAA : Lorsque j'apporte mes bouteilles vides, le crédit de 0,10€ peut soit m'être versé sous forme de bon d'achat, soit crédité à des associations partenaires, dont CAPSAAA.


Pour en savoir plus :

Crédits photos CAPSAAA.

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