Il n'a pas non plus cité le code civil (Livre Ier : Des personnes, Titre Ier bis : De la nationalité française) , qui définit (partiellement) la nationalité française, et c'est dommage (merci encore à Maître Eolas !). Il a néanmoins bien voulu proposer des liens vers des copies de textes "de référence" : Les symboles de la République, Les auteurs contemporains, Les auteurs classiques, Les textes constitutionnels français,Les déclarations des droits.
Fort bien. Qu'est-ce que ça m'inspire ?
Sur la forme du débat :
- Proposer un débat non sollicité en période pré-électoral n'est peut être pas le plus judicieux...
- Proposer des textes de références sans donner toutes les références ne me semble pas très propre sur le plan intellectuel...
- Ne pas respecter l'ordre "du plus important - ou général - au détail, dans les références procède du même principe
- "Oublier" d'informer de QUI est le premier à s'être déclaré français est dommage (mais c'est vrai qu'on veut supprimer l'enseignement de l'histoire)
- Je n'ai pas compris la question : Tout est mélangé, identité, république, nation, pays, littérature.
donc,
je vais déjà essayer de comprendre la question... la voici telle qu'elle est posée sur le site dédié à la chose : (les copier/coller sont en italique rouge, mes commentaires et interprétations en noir)
Les objectifs du grand débat sur l’identité nationale :
Eric BESSON, Ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire a ouvert lundi 2 novembre 2009 un grand débat sur l’identité nationale. De mes souvenirs de prof de math, il y a longtemps, j'apprenais à mes élèves à comprendre un énoncé avant de tenter de répondre à la question qu'il pose. M. Besson étant Ministre de... l'identité nationale, voyons ce qu'il y a dans sa lettre de mission sur le sujet, direction le site du Ministère... dont le nom de domaine, "immigration.gouv.fr", pourrait déjà être sujet à polémique (normalement, il devrai s'appeler, pour faire court, "iiinds.gouv.fr", mais passons).
Dans la lettre de mission (que vous pouvez consulter ici), il y a un chapitre sur le sujet. La lettre étant un peu longue, je vous copie ci dessous ce qui nous intéresse (en orange pour la citation, noir pour les commentaires) :
4. La promotion de notre identité nationale doit être placée au cœur de votre action.
Nous devons être fiers d’avoir restauré en France un discours assumé sur l’identité nationale et républicaine. Vous poursuivrez ce travail, ouvert et sans tabou, de réaffirmation de ce que signifie aujourd’hui « être Français ». Car le sentiment d’appartenance à une communauté de destin, la volonté de vivre ensemble, le partage de cette identité qui est la nôtre, avec sa culture, son histoire, sa langue, et les valeurs qui la fondent, constituent la condition d’une intégration réussie. Notons que il faut "réaffirmer ce que signifie"être français", et non débattre...
La promotion de l’identité nationale doit s’adresser aussi bien aux migrants qu’à l’ensemble des personnes qui vivent sur le territoire de la République, quelles que soient leurs origines, qu’ils soient étrangers ou français. Tous sont appelés à être des citoyens, adhérant aux droits et devoirs fondamentaux de notre pacte républicain. La citoyenneté, ce n’est pas une utopie qui rejette la nation et l’état de droit, c’est la participation et l’adhésion active aux règles qui permettent de vivre ensemble dans notre République. On trouve dès ici la confusion entre République, citoyenneté, mais, point important en gras, réaffirmation des règles. Maître Eolas n'a peut être pas tort en ne parlant que sous l'angle du droit...
En étant nous-mêmes fiers d’être français, nous facilitons l’intégration des étrangers que nous accueillons. Comment leur demander d’aimer la France si nous ne l’aimons pas nous-mêmes ? Nous devons non seulement assumer mais aussi célébrer, au regard du monde et des nouveaux migrants, la fierté d’être français.
En lien avec l’ensemble des Ministres concernés, il vous appartiendra d’engager les actions permettant de valoriser les principes de la République et les valeurs fondamentales de notre communauté nationale, en luttant contre toutes les tentations de repli identitaire ou communautariste, en renforçant la place des emblèmes et symboles de la République, de sa langue, de son drapeau, de son hymne, des valeurs contenues dans la devise « Liberté Egalité Fraternité », et de la Marianne qui les incarne, partout où cela peut s’avérer nécessaire, dans les écoles et les lieux publics, dans la vie quotidienne comme dans les grands événements de notre vie nationale. Vous prendrez part, aux côtés du ministre chargé de la Culture, à la mise en place du Musée de l’histoire de France, qui contribuera à faire vivre notre identité nationale auprès du grand public.
Notre Nation est métissée. L’immigration constitue une source d’enrichissement permanent de notre identité nationale. 100.000 étrangers acquièrent chaque année la nationalité française, soit 4,4% de la population étrangère, contre 2,2% en Espagne et 1,6% en Allemagne. Cependant, les délais de la procédure d’acquisition de la nationalité française semblent encore excessifs. La durée d’attente de la décision, favorable ou défavorable, dépasse un an dans certains départements. Vous entreprendrez les actions nécessaires afin de renforcer et de simplifier cette procédure.
La France dont nous défendons les couleurs est une France ouverte sur les autres, sur le monde, sur l’avenir. C’est une France qui évolue avec son temps. C’est une France à laquelle chaque nouvel arrivant, chaque nouveau Français apporte son histoire, les richesses de son origine, sa contribution.
L’organisation de ce débat constitue l’un des engagements souscrit par le Président de la République lors de la campagne présidentielle, repris dans la lettre de mission qu’il a adressée, avec le Premier Ministre, à Eric BESSON, le 31 mars 2009.
Comme on l'a vu plus haut dans lextrait de cette fameuse lettre de mission, il n'est pas question du moindre débat, cela n'a jamais été demandé à M. Besson. Reprenons les engagements du candidat Nicolas Sarkozy (cliquez ici pour les voir tous les 15). Le quinzième est "Fiers d'être français" (cliquer ici pour voir son suivi). Toujours pas de débat ni d'engagement sur le moindre débat.
Ce débat répond aux préoccupations soulevées par la résurgence de certains communautarismes, dont l’affaire de la Burqa est l’une des illustrations.
Alors là je couine fortement. Les Suisses n'en font pas tout un fromage, de la Burqa, et je ne vois pas ce que vient faire là une invention récente du mouvement intégriste salafiste dans les pays du Golfe et au Pakistan, utilisée par des talibans comme moyen d'oppression des femmes afghanes. Pourquoi ne pas parler de l'étui pénien des indiens du Mitaraka* (qui sont bien français, et non afghans).
Au moment même où l’Union européenne franchit une nouvelle étape de son intégration, et où la crise économique et financière internationale démontre combien la mondialisation rend l’avenir des Nations interdépendant, il a pour objectif d’associer l’ensemble de nos concitoyens à une réflexion de fond sur ce que signifie, en ce début de 21ème siècle, « être Français ».
εὕρηκα ! L'objectif de la consultation est bien ici posé ! Associer l'ensemble de nos concitoyens à une réflexion de fond sur ce que signifie... "être Français" ! Mais comme nous disposons d'une Académie Française qui s'occupe du sens des mots, il suffit de leur demander, M. Besson ! (cliquer ici pour la définition de l'Académie) : "Un Français, une Française, personne qui est originaire de France ou qui a la nationalité de ce pays."
Ce débat doit tout d’abord favoriser la construction d’une vision mieux partagée de ce qu’est l’identité nationale aujourd’hui. Il doit aussi faire émerger, à partir de propositions mises en débat par les différents participants, des actions permettant de conforter notre identité nationale, et de réaffirmer les valeurs républicaines et la fierté d’être Français.
Et voilà que ça recommence, on mélange "français" (définit plus haut par l'Académie), "identité nationale", néologisme, République, forme de gouvernements que les français utilisent actuellement après en avoir utilisé d'autres tout en restant français, et fierté d'être quelque chose, qui ressortirait plutôt de la pathologie psychologique (on n'a pas à être fier de ce qu'on est, mais plutôt de ce qu'on fait).
Le calendrier du débat :
Ce grand débat se déroulera sur trois mois, à compter du lundi 2 novembre 2009, et jusqu’au 31 janvier 2010, et se clôturera le 4 février 2010 par un colloque sur l’identité nationale, au cours duquel le Ministre présentera la synthèse des travaux.
Pas de commentaire particulier, la synthèse est déjà écrite, voir plus haut...
Donc,
Le débat n'est pas un débat, il s'agit d'une opération de publicité (propagande) et quant aux moyens à mettre en oeuvre qpour respecter la lettre de mission de M. Besson, ils sont connus depuis les "hussards noirs de la République" : celà s'appèle éducation, information, cours d'histoire etc.
Et donc,
La question de M. Besson n'appèle pas de réponse. Mais elle suscite un vrai malaise et ça c'est dommage.
Votre avis ?
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* Mitaraka : massif au sud ouest du département de Guyane française, cf Wikipedia
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