Ne pas mélanger flamme olympique et tibétains

ཨོཾ་མ་ནི་པ་དྨེ་ཧཱུྃ་ (Om Ma Ni Pe Me Hung)

Je me suis demandé sérieusement si le passage de la flamme olympique par Paris, et à une centaine de mètres de mon lieu de travail habituel, était l'occasion de faire de l'activisme pro-tibétain. Tout bien réfléchi, je crois qu'il ne faut pas mélanger les deux sujets. Prendre en otage ou attenter au symbole olympique n'a rien à voir avec la sourde guerre que semblent se livrer Chinois-Tibétains et Chinois-Hans.
Notons tout de même au passage que seuls 5% des tibétains seraient en exil hors la République Populaire de Chine. Donc 95% sont dedans. Notons aussi que la population tibétaine est passée de un peu plus de 2,5 millions à un peu plus de 5 millions d'habitants entre 1953 et 2000, ce qui n'est pas mal pour un peuple "opprimé et en voie de disparition".
Que le Tibet rencontre des difficultés, ça semble une réalité. Que la Chine ne fonctionne que ... comme la Chine, pareil. Que profiter d'un événement sportif pour se donner de la visibilité médiatique, c'est de bonne guerre. Mais les organisateurs de l'événement doivent aussi se protéger, et l'amalgame des deux ne me semble pas une bonne chose.
D'ailleurs, par le passé, ce ne fut pas une réussite quand certains ont voulu récupérer politiquement les JO (1936 et le Nazisme, 1968 et les Black Panther, 1972 et le massacre des athlètes israéliens, 1976 et l'apartheid, 1980 et l'invasion de l'Afghanistan, 1984 et la réplique à 1980, 1988 et la Corée du Nord, 1996 et l'attentat du Parc du Centenaire) : rappelons nous que les jeux Olympiques sont censés permettre une trêve, et non résoudre les conflits...

Au fait, à propos de (non-)violence des Lamas : qui se souvient du Bienheureux Maurice Tornay, né le 31 aout 1910 à La Rosière (Valais, Suisse), mort le 11 août 1949, dans la forêt de Tothong, sous le col de Choula, fusillé par des Lamas de Karmda, reconnu martyr de la foi en juillet 1992, et béatifié le 16 mai 1993 par le pape Jean-Paul II ?

A coté de ça, je vous signale qu'il existe des boutiques qui vendent des produits faits au Népal par des exilés tibétains, à partir de matériels "non-made-in-China". Le développement de cette forme de commerce équitable est peut être plus efficace que la tentative de détournement d'un symbole...