Bon, la question posée était "l'Entreprise est-elle fair play ?" sous-titre "la souffrance au travail". Dans ce billet (je le rattacherai aux autres ensuite), puisque on parle d'une émotion, d'un ressenti, je vais parler de MA souffrance au travail (faut bien commencer par quelqu'un !).
Par exemple, l'Université d'été du Médef dure mercredi, jeudi, vendredi. Je suis "blogueur invité" à jouer le jeu. Donc j'apporte mon matériel perso. Un ordinateur, son alimentation, un petit disque externe pour sauvegarder, un bloc pour prendre des notes, deux appareils photos (je préfère utiliser MES photos que celles des autres, coquetterie diront certains), des objectifs (ben oui, pour faire des photos) le tout dans deux sacs, un par épaule. Vous ne me croirez pas, mais le second jour au matin, mon dos était en vrac ! Douleur musculaire des dorsales aux lombaires, etc. Normal : 1) je ne suis plus très jeune, 2) ça fait une vingtaine de kg et j'ai pas mal crapahuté avec 3) j'ai le dos fragile mais ça on y reviendra. Donc : douleur.
Mais je suis blogueur invité, c'est à dire en congé, et la règle du jeu qui nous est proposée est la liberté totale de voir ou non, d'écrire ou non, de venir ou non.
Alors j'ai pris le temps de me décontracter le dos avant de venir bloguer. Ais-je souffert ? Non. Ais-je eu mal ? Oui. Si ça avait été un jour de travail normal, aurais-je eu mal ? Oui. Aurais-je souffert ? Ahhh, c'est là que ça devient intéressant ! Parceque si j'avais été obligé de travailler, par exemple à 8h pour l'ouverture du bar, là j'aurai indéniablement souffert ! Alors que si j'avais eu une barmaid pour "faire l'ouverture", j'aurais eu l'occasion de prendre soin de mon dos - comme j'ai fait en l'occurence - et je n'aurais pas souffert ! Pour reprendre le vocabulaire proposé pour cet atelier UE Medef, si l'entreprise avait joué le jeu qui permet à tout un chacun d'avoir de petits accidents de santé, je n'aurai pas souffert, alors que si elle n'avait pas joué le jeu, j'aurai souffert.
Par expérience, ce type de douleur dure de 1/2 journée à 3 semaines, selon qu'on arrive à l'arrêter tout de suite ou non. Et là où ça se complique, c'est que le matin, comme les plannings sont faits par avance, celui ou celle qui "ouvre" est seul donc non remplaçable "à la volée". Alors ? Alors, si - et nous sommes bien passés dans l'hypothétique - j'avais été planifié pour le matin, ma façon de jouer le jeu est de ne pas prendre de risque idiot la veille puisque je sais que j'ai le dos fragile. C'est à dire que si l'entreprise joue le jeu, je dois le jouer aussi. Et si je ne le joue pas - en étant peu prudent par exemple - alors, en cas de pépin, je souffre...
Si, à l'inverse, j'avais joué le jeu, mais que j'aie, en travaillant, en sortant les tables de la terrasse par exemple, un accident de dos, alors c'est l'entreprise qui est pénalisée car, en ne me permetant pas de me faire remplacer à la volée, ou en me demandant d'effectuer une tâche trop pénible, en cas de douleur, pour ne pas souffrir, justement, j'arrête de travailler, ce qui entraîne automatiquement une perte de chiffre d'affaire.
Bon, on est d'accord, c'est un exemple simple, voir simpliste, qui abouti à une conclusion néanmoins intéressante, assez complexe en fait. Notons que cette manière de poser le problème n'a pas été abordé dans l'atelier (normal, il n'y avait pas de "victime").
J'en retiens toutefois deux petites leçons : jouer le jeu, c'est assumer ses responsabilités, y compris face à un salarié qui peut avoir un accident de santé, et pour le salarié, c'est être responsable de lui-même, se gérer soi-même (ce qui revient au même).
Sur le même atelier, je vous suggère les billets de
- Bertrand Duperrin : avant l'atelier pour tenter de nouer un dialogue avec des internautes, et après, sous forme de compte-rendu synthétique.
- mon propre billet "pour décontracter" à propos des ostéopathes au Médef (une autre illustration)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire