Il y a maintenant trente ans, Umberto Ecco a prononcé un discours à l'univerité de Colubia pour l'anniversaire des cinquantes ans de la findu fascisme en Italie.
Ce discours est en deux parties : la première est liée à l'histoire personnelle de Umberto Eco, qui ne découvrit le multipartisme et la liberté d'expression qu'en 1945.
La seconde partie est moins datée : quatorze critères pour reconnaitre le "Ur-Fascisme", le fascisme universel.
Dans son discours, certains critères sont des conséquences. Effet réthorique certain, mais d'un point de vue logique, discutables sauf à vouloir pondérer les-dits critères.
J'en retiens dix, les quatre autres n'étant que des conséquences, soit, importantes :
- Le culte de la tradition, avec comme conséquence le refus du modernisme ;
- le nationalisme et le culte de l'action pour l'action ;
- l'absence de possibilité de critique : le désaccord est une trahison, avec pour conséquence le racisme et la peur de la différence ;
- un appel aux classes moyennes frustrées (crise économique, humilliations, peur du lupen-prolétariat) ;
- en même temps (!) nationalisme pour le lupen-prolétariat : théorie du complot, xénophobie, anti-sémitisme ;
- humiliation par la richesse ostentatoire et la force de l'énnemi, d'où l'incapacité de jauger objectivement la force d'un adversaire ;
- la vie pour la lutte. Cf "Viva la muerte", la solution finale, Armageddon. Par conséquence : le culte du héros ;
- le machisme ;
- le populisme "qualitatif" : ériger le "peuple" un groupe, sans le constituer ;
- utiliser une "novlangue" : "Nous ne voulons pas convaincre les gens de nos idées, nous voulons réduire le vocabulaire de telle façon qu'ils ne puissent plus qu'exprimer que nos idées" (Goebbels, journal 1939-1942).
Ceci posé, qui ouvre à débat, essayons d'appliquer ces critères à nos partis politiques français : le résultat n'est pas vraiment étonnant, nous convient 'il ?