A sa lecture, avant d'arriver à la fin qui je pense vous fera plaisir tant elle « décode » l'ensemble, me vint une succession d'idées :
les caméras vidéos vont coûter cher à installer et à maintenir en état
même le groupe de travail dédié du Ministère de l'intérieur reconnaît que, au vu des expériences passées, la vidéo- surveillance n'a d'intérêt « dissuasif » que si ... il y a assez de caméra (M. de Lapalice n'eut pas dit mieux et pour moins cher) et que si ... il y a des opérateurs pour visionner ce que captent les caméras.
Mais, 1009 caméras, ça donne 1009 images à surveiller... et les fonctionnaires chargés de le faire ne sont pas des sur-hommes. Admettons qu'après une sélection rigoureuse et une formation qui ne le soit pas moins, ils arrivent à avoir l'oeil affûté sur le double de ce qu'arrive à surveiller un agent de sécurité de parking (ce serait une belle performance), et qu'ils n'aient aucunement besoin de boire, pisser ou fumer une clope durant leurs 35 heures de travail. Si je fais un rapide calcul, 1009 caméras qui tournent 24h/24 et 7j/7, ça donne 24x7x1009 = 169512 heures à visionner toutes les semaines, soit, pour nos sur-humains, 21189 heures de travail par semaine, soit donc environ 662 fonctionnaires à temps plein, soit donc, étant donné le besoin de hiérarchie des sus-nommés (1 chef pour 10, faut pas exagérer), 662+62+6+1 = 731 personnes affectées à la vidéo-surveillance. Le coût moyen pour la collectivité (salaire+charges+formation+locaux+transport+relèves syndicales+divers = à peu près 4000 Euros/mois) serait donc de l'ordre de 731x4000 = 2924000 Euros/mois, soit (sur 13 mois parce que le travail est pénible), environ 38 millions d'Euros par an.
Un peu gros, non ?
Alors, et là je dis merci à M. Alain Damasio, cité plus haut, pourquoi pas affecter non pas 8 caméras à un fonctionnaire et garder les images secrêtes, mais lui en donner ... 101 ! et publier les images en temps réel via Internet ? Le fonctionnaire aurait devant lui ses 101 écrans (virtuels, bien entendu) + 1, dédié à la réception des messages que nos valeureux internautes ne manqueront pas de lui envoyer puisque ce sont eux qui surveilleront effectivement les caméras (message pseudo-anonymes du genre « matte la 18 » ou « p'tain t'as vu comment elle est gaulée, le meuf de la 84 », tout à fait courants dans un centre de télé-surveillance). On fait alors d'une pierre deux coups : moins de fonctionnaires dédiés au métier de voyeur, et plus de citoyens impliqués en tant que voyeurs justement, ce qui fera passer la pilule au valeureux contribuables de M. Delanoë ! 10+1 fonctionnaires, ça ne coûte que environ 572000 Euros par an, les volontaires pour mater et dénoncer ne devraient pas manquer dans un pays fier de ses 30 millions de collaborateurs il y a 66 ans.
Qu'en pensez-vous ? N'est-ce pas là un bon moyen d'adoucir la pression fiscale tout en satisfaisant ceux qui vivent à travers les autres et d'augmenter l'efficacité du processus ?
Ais-je bien compris le sens du livre « La Zone du Dehors » de M. Alain Damasio ?
1 commentaire:
Bravo,
Très belle analyse de la situation.
Ca sent les emplois fictifs.
Tout ça me rappelle un appel passé aux CRS qui s'occupent des caméras de vidéos surveillances sur l'autoroute A4.
Suite à un accrochage où un chauffard avait commis une infraction mais s'en était bien tiré sur le constat...
Bref le CRS m'avait répondu : "Vous savez monsieur, les caméras filment mais elle n'enregistrent pas!"
D'ou l'utilité d'un tel dispositif.
A+ Dédé
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