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De la difficulté à avancer comme un âne qui recule, ou de l'usage de la négation

Mon nain préféré m'énerve parfois : à cinq ans, pour s'affirmer, il commence toutes ses phrases par « Non ! »
Quitte à refuser des pommes de terre frites, que comme beaucoup de nains il adore. Ou même des tic-tac. C'est dire à quel point il s'accroche à ce « NON ! »

Mais au fait, nous, les (réputés-)adultes, ne faisons nous pas bien souvent la même chose ? Juste de manière moins directe, moins « cash » ?

Souvenez-vous des dernières campagnes électorales par exemple...
N'est-il pas revenu, le temps des bisounours, de proposer une nouvelle vie en société, basée sur la proposition constructive aux dépens de l'interdiction et de la négation (de l'autre) ?

Imaginons un peu :
au lieu de
  • « il est interdit de rouler à plus de 130 km/h sur autoroute », penser « il est nécessaire de rouler à moins de 130 km/h sur autoroute » ;
  • « il est interdit de fumer dans un lieu fermé recevant du public », penser « il est pemis de fumer dans une assemblée exclusivement composée de fumeurs et correctement ventilée »
  • « il est interdit de voler une pomme sur un étalage », penser « il est nécessaire de laisser travailler le commerçant » ;
  • « il est interdit de faire un chèque sans provision », penser « les banques de dépôt doivent aider leurs clients en difficulté »

ça me rappèlle une utopie de mai 1968 : « Il est interdit d'interdire »... OK j'arrête mes élucubrations, on va penser que je fume la moquette...